Un couple de retraités originaire d’Eure-et-Loire a assigné en justice un brocanteur installé dans le sud de la France, dans le but de faire annuler la vente d’un masque africain, cédé par le couple pour une bouchée de pain en 2021, puis revendu à prix d’or par le professionnel en 2022.
Comme le rapporte Le Parisien, les deux plaignants, respectivement âgés de 88 et 81 ans, sont à l’origine entrés en contact avec l’accusé en septembre 2021 dans le but de « se débarrasser des objets présents dans leur résidence secondaire du Gard ». Parmi les artéfacts à saisir se trouvait notamment un vieux masque en bois sculpté provenant d’Afrique, que l’antiquaire a finalement acheté pour la somme de 150 euros.
Un peu plus de six mois plus tard, en mars 2022, le couple de retraités a cependant découvert avec stupéfaction en lisant le journal que ce qu’il croyait être un bibelot sans valeur allait être mis aux enchères par une prestigieuse salle des ventes de Montpellier.
Évoquant « un rarissime masque du XIXe siècle, apanage d’une société secrète du peuple Fang au Gabon », la description de l’objet donnait à croire que sa valeur avait quelque peu été sous-estimée au moment de sa précédente cession.
Le 26 mars, ce trésor artistique et archéologique a finalement été vendu pour 4,2 millions d’euros, hors frais. Choqués par ce prix vertigineux et persuadés de s’être fait arnaquer par le brocanteur, le couple d’octogénaires a alors décidé de porter plainte contre ce dernier. « Mes clients n’auraient jamais cédé ce masque à ce prix s’ils avaient su qu’il s’agissait d’une pièce rarissime », résume l’avocat des retraités, cité par Le Parisien.
Selon le quotidien régional, l’antiquaire aurait « proposé la somme de 300 000 euros » à ses accusateurs en guise de dédommagement. Ces derniers ont cependant affirmé, par la voix de leur avocat, n’avoir « jamais vu le chèque ». C’est désormais le tribunal judiciaire d’Alès qui va devoir trancher cette affaire.
En saisissant la justice, les anciens propriétaires du masque espèrent ainsi faire annuler la vente et récupérer leur bien.
D’après Le Parisien, le tribunal pourrait surtout « décider d’un partage plus équitable » de la somme obtenue lors de la vente aux enchères.
Dans l’attente du jugement, qui devrait être rendu d’ici la fin de l’année 2023, les comptes bancaires de l’accusé ont en tout cas été bloqués.
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